Merveilles du cosmos (Exposition 2021)
Peuplé de créatures mythologiques, le ciel a de tous temps fasciné l’homme. Cependant, la science, en s’emparant de la cosmologie a décrit des hypothèses astrophysiques, repoussant les croyances mystiques et divinatoires.
Il y a cent ans, Edwin Hubble découvrit la nature galactique de certains objets nébuleux, les plaçant à une distance si lointaine qu’il stupéfia la communauté scientifique.
Vulgarisée par Camille Flammarion, l’astronomie s’ouvrit aux curieux, qui n’eurent de cesse d’explorer par eux-mêmes les profondeurs de l’univers, d’admirer le ballet des planètes, et parfois d’avoir l’émotion de la rencontre avec une comète. A l’oculaire, mais aussi à l’aide de la photographie aujourd’hui numérisée.
Astronomie Nova a le plaisir de vous proposer cette promenade céleste. De la lune, notre satellite naturel, distant d’1 seconde-lumière aux galaxies du Triplet du Lion, les plus lointaines de cette exposition, distantes de 35 millions d’années-lumière.
Retrouvez dans ce guide les explications de chaque photographie, toutes réalisées par des astronomes amateurs.
Nous vous souhaitons un excellent voyage.
Pascal Burlot
Président d’Astronomie Nova
Compte tenu de leur distance, la quantité de lumière parvenant des objets astronomiques est très faible pour nos yeux comme pour la plupart des instruments d’observation, même les plus performants.
Lorsque nous observons derrière un oculaire, notre oeil ne perçoit les objets qu’en nuances de noir et blanc, grâce aux bâtonnets de notre rétine.
Cependant les objets observés émettent un grand nombre de rayonnements d’ondes, plus ou moins longues – au-delà et en deçà du spectre visible – que les astrophotographes captent en utilisant des filtres qui les éliminent ou les accentuent et en accumulant les prises de vue.
Les photos de cette expo sont donc presque toutes des « empilements » de nombreuses prises de vue réalisées dans les différents rayonnements.
Mais aucune ne triche : elles ne sont constituées que d’informations réelles révélées par un traitement technologique.
Selon le ou les filtres utilisés, les temps de pause pour chacun de ces filtres, les éventuelles accentuations choisies par l’auteur, l’importance du grossissement, les objets peuvent avoir des « rendus » sensiblement différents. Exemple : la Trompe d’éléphant (photos N°24 et 25) ou les dentelles du Cygne (photos N° 19 et 20).
Les objets, en soi, n’ont pas de couleur.
Ils émettent ou réfléchissent des rayonnements en fonction de leur composition chimique et / ou de leur exposition à ces rayonnements.
C’est notre cerveau qui attribue à chacun des rayonnements perçus par notre œil une caractéristique qu’il reconnait. Et comme ces caractéristiques et cette reconnaissance sont partagées par tous les humains (ou presque) nous pouvons leur attribuer un nom, lui aussi partagé.
Notons au passage que les autres animaux ne perçoivent pas ces caractéristiques de la même manière. Évidemment ils ne leur donnent pas de nom !
Les instruments optiques nous restituent les rayonnements en terme d’intensité lumineuse en fonction des filtres qui sont interposés. Quelques-uns correspondent à notre spectre de vision, nous reconnaissons leurs caractéristiques et pouvons donc leur attribuer un nom de couleur, à condition que leur intensité soit suffisante.
Sans instrument et sans filtre nous ne percevons que l’« arc-en-ciel » soit une plage visible extrêmement étroite du spectre global.
Aux confins de l’art et de la science, l’astrophotographie est devenue totalement numérique. De l’acquisition des données à leur traitement, les outils d’aujourd’hui sont des capteurs CCD ou CMOS, et des logiciels.
Cette exposition le prouve, les auteurs utilisent des matériels et des techniques très différents. Cela va de la webcam à l’observatoire automatisé sous le ciel du Chili.
Une belle photo est rarement due au hasard. Elle résulte d’un patient processus plus ou moins complexe nécessitant une cohérence dans les étapes :
- Sélection de l’objet convoité selon les éphémérides,
- Choix des paramètres d’acquisition (champ, temps de
pose, filtrages), - Préparation des matériels, conditions météo,
- Prétraitement et enfin traitement.
Certaines photos nécessitent des centaines d’heures de poses, parfois réparties sur des mois, suivies de dizaines d’heures de traitement.
Au-delà des couleurs naturelles, souvent saisissantes, les fausses couleurs de la « palette Hubble » permettent de lire la composition des nébuleuses gazeuses riches en soufre, hydrogène et oxygène (SHO). Ce standard scientifique posé par la NASA s’est avéré créateur d’images d’une beauté à couper le souffle.
Songez, en admirant cette exposition, que les photons ont voyagé dans l’espace jusqu’à plusieurs dizaines de millions d’années avant de rencontrer le piège numérique tendu par le photographe.
Pour en savoir plus :
https://www.bastienfoucher.com
https://maximeoudouxphotographie.fr
Toutes les photographies astronomiques de cette exposition sont les œuvres de membres de l’association Astronomie Nova.
Elles ont été réalisées au fil du temps depuis le début des années 2000. Elles reflètent ainsi l’évolution des techniques et des matériels depuis le début de l’ère du numérique (une seule a été réalisée en mode argentique).
Les lieux d’acquisition (c’est le terme utilisé en astrophotographie pour parler des prises de vue) ont, eux aussi, beaucoup évolué puisque certaines acquisitions ont été réalisées au Chili où les plateaux montagneux sont très peu affectés par la pollution atmosphérique et bénéficient d’un ciel dégagé près de 300 jours par an.
Une fiche technique accompagne chacune de ces photos. Ces fiches indiquent à la fois les caractéristiques principales de l’objet ainsi que celles des acquisitions.
Vous trouverez plus bas sur cette page une brève biographie de chaque auteur.
Les auteurs des photos de l’exposition :
- Pascal Burlot, Président d’Astronomie Nova
- Julien Brun
- Jean-Claude Cannone (membre du groupe Ciel Austral)
- Camille Colomb
- Anthony Girard
- Pascal Langlais
- Thibaut Martineau
Pascal Burlot
La fusion de deux passions : l’astronomie initiée une nuit de juillet 1976 sur l’île de Houat et la macrophotographie, très en vogue.
De l’époque « argentique » il ne reste que la détermination à voir ce qui ne peut être vu à l’oeil nu, et la satisfaction de le partager.
Le virage numérique des années 2000 a ouvert de nouveaux terrains de jeux, permettant aux amateurs l’ouverture d’un domaine jusque-là réservé aux professionnels.
Avec l’avantage de la liberté.
Pascal Burlot
Julien Brun
Issu du graphisme et de l’animation, j’ai découvert le monde de la photographie en 2019. D’abord intéressé par le développement argentique, j’ai très vite été attiré par les disciplines de la photomacrographie et de l’astrophoto. Le tout petit et l’infiniment grand. Deux dimensions fascinantes pour lesquelles je me plais à retranscrire l’émotion qu’elles me procurent.
Julien Brun
Instagram : https://www.instagram.com/art.helkin/
Jean-Claude Cannone (Ciel Austral)
Passé rapidement du visuel (2003) à la photo (2005), de nombreux stages m’ont permis d’apprendre et surtout de côtoyer des astros qui m’en ont appris beaucoup plus.
Installé chez moi en 2007 (*NDLR : avec un set complet sous coupole) mais maintenant dans une équipe solide « Ciel Austral » au Chili.
Vous pouvez connaître ma démarche en consultant le site « cielaustral.com », mes coordonnées étant dans les contacts.
Jean-Claude Cannone
Camille Colomb
« La nuit est ma source d’inspiration
et dévoiler l’invisible une passion ! »
C’est en septembre 2015, lors d’une des éditions des « Astronovades », que j’ai pu me rapprocher d’astrophotographes du club « Astronomie Nova » et échanger sur leurs visions de cette pratique de l’astronomie.
Étant un observateur pur, cette discipline m’intriguais énormément et c’est riche de ces échanges lors de cet évènement que j’ai enfin pu me lancer grâce à leurs concours, je dois dire, que je n’ai pas encore atterri tant cette discipline me fascine.
En avril 2016, je décide de construire un observatoire d’astro-photographie dans mon jardin, automatisé et entièrement pilotable à distance.
Ainsi, je photographie le ciel profond dès que le temps me le permet.
Camille COLOMB
Anthony Girard
Une soirée pendant l’enfance à observer une éclipse au fond d’un jardin… une passion pour l’astronomie était née.
Après avoir découvert les objets du ciel à l’œil nu est venu le temps des premières images numériques permettant de garder en mémoire ces spectacles nocturnes.
Quel que soit le matériel et les progrès techniques, la voûte céleste reste une source d’émerveillement pour tous ceux qui font l’effort de lever les yeux.
Anthony Girard
Pascal Langlais
L’astronomie, c’est d’abord cette curiosité dès l’enfance qui m’a suivi jusqu’à aujourd’hui et qui m’a fait voyager et partager cette passion.
En passant du visuel à la photographie argentique puis au numérique qui a boosté les possibilités d’acquisitions et de traitement des images, la richesse d’émerveillement est illimitée.
Pascal Langlais
Thibaut Martineau
Passionné depuis l’enfance par l’astronomie, j’avais en premier lieu contemplé la Lune avec ses cratères et mers de lave à travers ma lunette astronomique 60/700.
Souhaitant aller plus loin sur le terrain, j’ai décidé ces dernières années d’investir dans un télescope Sky-Watcher 200/1000, plus puissant, me permettant d’observer les planètes telles que Jupiter, Saturne, Mars… et même le Soleil (avec un filtre solaire) ! Cet instrument me permet également d’observer le ciel profond comme des galaxies et nébuleuses.
Après avoir intégré Astronomie Nova en 2018 pour partager une passion commune, je passe début 2019 à l’astrophotographie, discipline s’intéressant à la photographie des objets du cosmos.
Plus d’informations sur mon site web :
https://www.objetsducosmos.fr/
Thibaut Martineau
Créé le 3 août 2001 par 3 passionnés d’astronomie, l’association Astronomie Nova a son siège à Sèvres-Anxaumont.
Au départ, que des idées, très peu de connaissances d’astronomie et pas de matériels. Mais avec de la persévérance, et pour se faire connaître nous avons organisé des conférences, des cours d’astronomie… Chaque année de nouveaux adhérents sont venus nous rejoindre. Grâce aux cotisations, aux généreux donateurs, aux subventions de la mairie de Sèvres-Anxaumont et du Conseil Général, nous avons pu acquérir du matériel : lunette, télescope, vidéo projecteur… En décembre 2007 nous avons organisé à Niort, une conférence adaptée pour des malvoyants.
Les principaux buts de l’association sont :
- Réunir les personnes qui s’intéressent à la pratique et aux théories de l’astronomie.
- Favoriser le partage des savoirs concernant l’astronomie et les connaissances scientifiques rattachées.
- Acquérir et fabriquer des matériels permettant de développer la pratique de l’observation du ciel.
- Développer des activités éducatives et pédagogiques autour de l’astronomie.
- Vulgariser auprès de tout public, par tout moyen.
Amas globulaire : | Concentration dense d’étoiles (plusieurs centaines de milliers à plusieurs millions). |
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Année lumière : | Unités de longueur correspondant à la distance parcourue par la lumière : 300.000 km par seconde, 18 millions par minute, 9 461 milliards par an. |
Capteur (CCD / Capteur CMOS) : | Dispositifs électroniques permettant de capter la lumière et de la restituer sous forme de signal électrique. |
Comètes : | Petits corps du système solaire principalement constitués de glace d’eau et de poussière. En très grand nombre – plusieurs millions et très loin du Soleil – elles libèrent une trainée visible à son approche. |
Constellation : | Groupe d’étoiles présentant une figure conventionnelle déterminée, à laquelle on a donné un nom particulier( notamment la mythologie). |
Étoile : | Corps céleste qui rayonne sa propre lumière par réactions de fusion nucléaire. |
Filtres : | Filtres couleurs : En complément d’une caméra CCD ou CMOS « noir et blanc » les filtres rouge, vert et bleu permettent de reconstituer les couleurs en les recombinant par trichromie. Filtres interférentiels : Sélectifs délivrant une bande étroite du rayonnement recherché, comme le souffre, l’hydrogène ou l’oxygène. |
Focale : | Se dit des rayons lumineux qui se concentrent au foyer d’une lentille ou d’un miroir. |
Galaxie : | Vaste ensemble de gaz de poussières et d’étoiles (plusieurs centaines de milliards) tournant autour d’un centre très dense, souvent un trou noir. |
Nébuleuse : | Objet céleste composé de gaz raréfié, de plasma ou de poussières interstellaires résultant le plus souvent d’une super nova. Les nébuleuses diffuses émettent ou réfléchissent la lumière ; les nébuleuses obscures la bloquent. |
Oculaire : | Lentille ou système de lentilles devant lequel on place l’oeil et qui permet de voir l’image au foyer d’une lunette ou d’un télescope. |
Planète : | Corps céleste orbitant autour du Soleil ou d’une autre étoile. |